-j6                    [i57-.] MÉMOIRES POUR SERVIR
Qui t rcliquis herbu rabido morientibus atstu,
Germinat, et coelo semina digna movet.
Floresevnt spince : caveant sibi lilia ; rarb lilia sub spinis Surgère lata soient*
En ce tems, en dérision de l'admirai et des huguenots massacrés avec luy, fut par quelque catholique à gros grain divulgué l'écrit intitulé Passio Gasparis Col­ligny, secundum Barthohmeum, 1572. A la fin de ce bel écrit etoient ces mots : Qui crediderit, ethugonotus nonfuerit, salvus érit; qui vero non crediderit, con-demnabitur; opera illorum sequuntur illos. Autres pieces d'huguenots :
Oo disoit dangereux comme feste d'apostres Ce que les huguenots estimoient un abus ; Mais saint Barthelemy pour lui et pour les autres Fit le proverbe vray : donc, qu'on n'en doute plus.
Gallia mactatrix, lanius rez, dira maeellum Lutetia ; 6 nostri temporis opprobrium !
Un coquin nommé Thomas, vulgairement appellé le Tireur d'or, tua dans sa maison un nommé Rouillard, conseiller en la cour de parlement, et chanoine de Notre Dame, encor qu'il fût bon catholique : témoin son testament trouvé après sa mort; et après l'avoir gardé trois jours, lui coupa la gorge, et le jetta en l'eau par une trape qu'il avoit en sa maison. Ce bourreau, au­torisé dd Roy et des plus grands, se vantoit des grands meurtres qu'il faisoit journellement des huguenots\ et d'en avoir tué de sa main pour un jour jusqu'à quatre-vingts; mangeoit ordinairement avec les mains et bras tous sanglants, disant que ce lui etoit honneur, parce que ce sang étoit sang d'hérétique.
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